J’ai longtemps hésité à mettre des recettes sur mon ancien blog (à part celle du guacamole, mais il s’agissait là d’un devoir de salubrité publique), parce que c’est chiant à lire quand tu n’es pas d’humeur culinaire et que je déteste sortir le réflex pour mettre au point sur un grain de riz (or, tout blog de keunasse qui se respecte a ses photos instagrammées de boustiffe). Mais nouveau blog, nouvelles moeurs, et puis je ne peux pas résister à l’idée d’édifier culinairement les foules.
Bon, je suppose que si tu viens ici, le régime nuggets/cordon bleu devant Grosse, pute et cassox ou une quelconque émission de la TNT (j’ai dit du mal de TF1 l’autre jour mais force est de constater que la TNT… le fond ne sera probablement atteint que quand Doctissimo et Hello Kornichonne lanceront simultanément une chaîne destinée à la ménagère de moins de cinquante ans) n’est pas pour toi et que tu cherche la salubrité au delà du yaourt à 0% courante garantie. Bon bah commençons notre voyage dans le food porn par de la konnasserie pour sweet table bio (ou un dîner en solitaire devant ton ordi): le carrot-cake. Avé une vraie recette du Bled, hein.
Pour te la péter lors du barbek’ du 14 juillet ou lors de la soirée filles-films gays, il te faudra:
250g de farine T65 (tu peux le faire avec de la T55 mais tu perds ton côté so healthy)
1 pincée de sel
2 cuillères à café de bicarbonate de soude (ou bien de la levure, mais avec du bicarbonate c’est mieux, en vérité SARGM te le dit)
1 cuiller et demie de cannelle en poudre
100 g de beurre
100g de sucre
2 oeufs
100 ml d’huile
100 ml de crème aigre ou crème fraîche (si tu veux faire comme moi et te vanter de diminuer tes apports en PLV, ou que tu as tout simplement un intolérant dans tes convives, mets de la crème de soja à la place -voire remplace carrément crème et beurre avec-)
1 demi sachet de sucre vainillé
150g de carottes râpées
40g de pistaches moulinées (tu peux en prendre des pour l’apéro, ça rajoute un petit goût salé. En cas d’intolérance, noix, amandes ou sésame font très bien l’affaire)
Pour le glaçage:
20g de beurre
20g de cream cheese (genre Philadelphia ou mascarpone)
50g de sucre glace
une cuiller à café de sucre vanillé
une cuiller à café de jus de citron
Votre four doit être chaud comme la b comme une plage grecque au premier août, il convient donc, comme préliminaire, de le mettre à 180°C.
Mélanger dans un saladier farine (en la tamisant, c’est mieux), sel, bicarbonate et cannelle. Dans un autre, on mixera le beurre en pommade, le sucre et les oeufs dans un premier temps, et on y ajoutera crème, huile et sucre vanillé dans un deuxième. Quand la solution est aussi onctueuse qu’un discours de politicard en parade nuptiale, on y adjoint les carottes et les pistaches. Avant de vider tout ce petit monde dans le saladier qui jusque là ne contenait que du sec.
Le mélange est forcément hétérogène mais quand il commence à ressembler à autre chose que du vomi de chat, c’est qu’il est temps de l’enfourner. Soit dans un moule à manqué d’un seul tenant, soit (et c’est mon choix) de le dispatcher dans des petits moules en silicone.
Enfournés, tes gâtals vont mettre une bon demi-heure à cuire, mais la cuisson étant un phénomène physique découlant de beaucoup de paramètres, tu es invité à ne pas t’éloigner et à contrôler régulièrement l’état du truc. C’est le moment de préparer le glaçage (si tu est au régime ou allergique aux contenus du glaçage, passe cette étape)
Les ingrédients du glaçage sont affreusement pâteux. Le mieux pour obtenir une consistance correcte est de les mettre dans ton blender en mode centrifugeuse ou émulsifieur (le machin qui fait la mayonnaise quoi). Si tu es pauvre, maso ou que tu as des calories à cramer, tu peux toujours tous les mélanger à la main.
Une fois démoulés, tes carrot cakes doivent rester souples et moelleux. Il est temps de les laisser refroidir. Si tu es à la bourre pour le barbec, mets-les cinq minutes au congélateur avant d’appliquer, de manière totalement anarchique ou avec une douille (ça dépend de la chochotitude de tes hôtes) le glaçage.
Bon appétit donc, et réjouis toi d’être arrivé à l’époque où le français moyen n’est plus primitif au point de se sauver en courant quand on lui présente une recette de légumes sucrée… (sinon, si tu tombes sur des amateurs de nuggets et uniquement de gâteaux au chocolat, sache que le lendemain matin, avec du thé blanc, cela passe divinement bien)